La Pyrite, suis-je en danger?

Published On: octobre 14th, 2020By

Lors de l’inspection d’un bâtiment résidentiel, une question fréquemment posée est: « Ai-je de la pyrite dans mes fondations ? »

Ce problème, existant depuis les années 70, a assurément laissé une cicatrice dans le marché immobilier. À l’époque, cette situation était difficile à préméditer puisque les problèmes pouvaient faire surface après 15 ans, voire être cachés au-delà de 25 ans après la construction d’un bâtiment. Un vent de panique s’est propagé parmi les propriétaires des biens touchés, car lorsque les problèmes de pyrite sont identifiés, de nombreuses dépenses s’accumulent pour les différentes réparations. Les investisseurs en immobilier sont devenus craintifs face à ce problème en raison de nombreuses histoires infernales. Cela dit, il n’est pas rare que de futurs propriétaires se questionnent sur les façons efficaces de reconnaître un problème de pyrite dans un bâtiment.

Dans cet article, nous discuterons de l’historique de cette problématique, des indices pour la reconnaître ainsi que des étapes à suivre pour s’en débarrasser au moment où sa présence est confirmée. Cet article vous servira de guide pour la recherche de réponses à vos préoccupations.

Bien évidemment, si vous doutez que cette situation concerne votre patrimoine actuel ou que vous désirez de plus amples renseignements, l’équipe de Votre Inspection se fera un plaisir de répondre à chacune de vos interrogations. Nos inspecteurs sont en mesure de vous donner l’heure juste lors sur votre propriété lors de toute inspection de bâtiment.

L’histoire derrière la pyrite

La pyrite est un minéral présent à l’intérieur des granulats utilisés dans les remblais contrôlés de fondation. Ce minéral réagit facilement en présence d’oxygène et d’humidité. Lorsque ces deux conditions sont réunies, une réaction chimique est déclenchée. L’acide sulfurique produit fait éclater les granulats et désagrège le béton, ce qui crée des soulèvements. De nombreuses fissures sont malheureusement occasionnées par ces derniers.

Jusqu’en 1985, les propriétés atteintes par ce type de situation ont été considérées comme des cas isolés. Au Québec, les propriétés principalement atteintes ont été construites dans les années 1980. Cependant, des cas ont été reconnus dans les années de 1960.

Même après 1998, certaines constructions ont été réalisées sur des remblais contenant de la pyrite. Ce minéral a été retrouvé, principalement, dans la Montérégie, mais nous observons tout de même quelques cas autour de la vallée du Saint-Laurent.

À la suite de la découverte d’un nombre considérable de cas, un programme d’assistance financière pour les réparations a été attribué aux propriétaires, jusqu’à ce qu’il soit retiré en 2011. Une norme qui vise à encadrer les travaux de remblayage est toutefois toujours en vigueur, et ce depuis 1999.

Le règlement CTQ-M100 existe afin de certifier que les matériaux utilisés dans le remblai ne risquent pas de gonfler lorsqu’ils sont exposés à l’humidité. Pour respecter cette règlementation, les granulats utilisés doivent être de classe « DB », cette notation est observable sur les bons de livraison des carrières. Puisque cette norme n’est pas obligatoire, il est conseillé aux propriétaires qui procèdent à des travaux d’excavation et de remblai de demander aux entrepreneurs une preuve qu’il soit fait de pierre concassée, autrement dit qu’il appartienne à la classe DB.

Comment reconnaître les signes alarmants ?

La réaction chimique résultant de la pyrite qui entre en contact avec l’humidité et l’oxygène est très difficile à prévoir. Plusieurs années peuvent s’écouler avant que les indices se manifestent. Les différents signes de sa présence ont, dans un premier temps, tendance à apparaître dans les garages. En effet, même si nous pouvons croire que les premiers signaux alarmants seraient observables dans les sous-sols, la grande quantité de remblai sous les garages justifie l’importance de porter une attention particulière à cette pièce.

1 Présences de fissures

La réaction de la pyrite produit une expansion du remblai granulaire. Cette réaction soulève la dalle de béton qui se fissure souvent en forme d’étoile, de « X » ou de croix. Il ne faut pas confondre ce type de fissuration avec une fissure de retrait du béton (réaction du béton lors du séchage) ou autre type de fissures. Il est également possible de retrouver des fissures près des murs adjacents à la dalle. En cas de doute, un inspecteur de Votre Inspection vous aidera à identifier le type de fissure que vous avez dans votre béton.

2 Présence de poudre blanche

La réaction chimique entre la pyrite présente dans les remblais granulaires, l’humidité du sol et l’oxygène produit la formation de gypse. Par conséquent, une poudre blanche est souvent retrouvée à l’intérieur des fissures.

3 Grande concentration d’humidité au sous-sol

Bien que la pyrite et sa réaction chimique ne soient pas un danger direct pour la santé des occupants, la situation peut cependant engendrer une hausse d’humidité considérable dans les sous-sols. Effectivement, puisque la dalle de béton est fissurée, l’humidité retenue sous celle-ci risque de se retrouver à l’intérieur de l’habitation. Par conséquent, ceci augmente le risque de moisissure à l’intérieur du bâtiment.

Rappelons-nous que l’humidité à l’intérieur d’une habitation doit être contrôlée pour la santé des occupants qui y résident. Consultez un spécialiste de Votre Inspection afin d’obtenir plus de détails sur le taux d’humidité idéal ainsi que sur des techniques et stratégies pour le contrôler durant les différentes saisons.

4 Progression de la fissuration

Une fois la réaction commencée, il est estimé que l’évolution se poursuit à travers les années avec un soulèvement de 1 à 5 mm par an. À partir du moment où le remblai est exposé à l’humidité et l’oxygène, il faut intervenir rapidement.

Pryrite dans une maison

Comment remédier ce problème?

Après la confirmation de la présence de pyrite, il est recommandé au propriétaire de procéder aux travaux d’excavation par des professionnels. Même si la réaction ne s’est pas enclenchée, une fois sa présence confirmée, il est préférable de le retirer. Un entrepreneur en excavation et fondation doit être contacté pour réaliser les travaux d’excavation. Les principales étapes de cette opération sont :

Pour une dalle de béton:

  1. Retirer les dalles de béton en place pour accéder au remblai concerné.
  2. Procéder au retrait complet du remblai existant jusqu’à la base des semelles de fondation.
  3. Placer une membrane géotextile.
  4. Remblayer l’excavation avec un nouveau matériau de sable (MG112), de pierre concassée (MG20) ou de la pierre nette (mélange grossier de granulats sans particule fine). Si le matériau est de pierre concassée, il est recommandé d’exiger que le matériel soit de classe « DB » et de surveiller chacun des bons de livraison venant des carrières.
  5. Placer un pare-vapeur par-dessus le remblai.Procéder au bétonnage de la dalle de béton. S’assurer que les dalles comportent un treillis pour reprendre les efforts de traction du béton et que les dalles de garage comportent de l’air entraîné (5 à 8%).

Pour un mur:

  1. Repositionner les murs avec des tirants, au besoin.
  2. Renforcer les murs avec des plaques d’acier si le béton est affaibli
  3. Sceller toutes les fissures de l’extérieur pour limiter tout risque d’infiltration

Il est déconseillé de procéder à ces travaux par soi-même. Les étapes énumérées précédemment ne sont qu’à titre nformatif et ne sont pas exhaustives. De plus, l’avis d’un professionnel est recommandé, car chaque cas est unique.

En somme

Ce problème peut paraître complexe et effrayant pour les propriétaires de bâtiments. C’est pour cette raison que les inspecteurs de Votre Inspection vous offrent un accompagnement dans l’analyse de votre propriété. Pour plus de détails, n’hésitez pas à contacter un de nos professionnels, nous sommes dès maintenant disponibles pour répondre à toutes vos questions.

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